Le projet «Lettres à Pastora» surgit de manière magique. J'ai toujours admiré la figure de Pastora Imperio et le musée Thyssen lui a consacré une journée dans le cycle «Le rêve flamenco de Julio Romero de Torres», programme centré sur la figure du peintre.
Tout le monde sait que Pastora était la muse de ce grand plasticien, étant son modèle dans certaines de ses toiles. Le musée m'a demandé de participer et j'ai décidé d'honorer Pastora avec ma danse ce jour-là. Et c'est arrivé ... ce qui en principe allait être une performance pour cette occasion, a grandi et grandi jusqu'à ce que je réalise que cela allait être mon nouveau travail.
Je me suis inspirée de ses photographies et des quelques documents visuels qui sont conservés d'elle et de ce que ma mère m'a dit de Pastora depuis qu'elle était petite: comment elle bougeait ses bras, son élégance, son allure, sa majesté ... Je n'ai jamais essayé de l'imiter à aucun moment, cela aurait été une grande erreur de ma part, mais cela m'a éclairé lors de la préparation de ce travail.
Mon admiration a grandi de plus en plus et j'ai ressenti le besoin d'en parler à Pastora, c'est pourquoi j'ai écrit ses lettres dans mon émission. Dans ceux-ci, je raconte les passages de sa vie qui m'ont le plus marqué, je raconte au public ce dialogue pour les faire participer à ces sentiments, comment l'héritage d'une bailaora du siècle dernier peut encore marquer une bailaora de cette génération : c'était Pastora Imperio.
Susana Lupiáñez La Lupi

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